La municipalité d’Is-sur-Tille accueille pour trois semaines l’exposition de photos argentiques « Les fils du Soleil » réalisées sur l’île de Taquilé au Pérou.
L’auteur de ces photos, Jean-Jacques Crance, était reporter-photographe et spécialiste de l’Amérique latine. Il a participé à de nombreux reportages en collaboration avec l’Ambassade de France au Pérou. Il a vécu sur l’’île de Taquilé et fait partie intégrante de la communauté.
Cette île vallonnée se situe sur le Lac Titicaca, le point culminant est à 4 050 mètres au-dessus du niveau de la mer. On y voit les sommets enneigés de Bolivie et les nuits claires rendent ce lieu idéal pour admirer les étoiles. La vie à Taquilé est encore largement épargnée par la modernité du continent. Il n’y a pas de voiture sur l’île, ni d’hôtel, et seuls quelques petits magasins vendent des produits de base. Les bougies ou les lampes de poche sont les principaux modes d’éclairage. Les habitants de Taquilé régulent leur vie en société en fonction du code moral Inca « ama sua, ama llulla, ama qhilla » (ne vole pas, ne mens pas, ne sois pas paresseux).
La culture est très animée à Taquilé, ce qui se reflète, entre autres, dans les costumes traditionnels qui sont portés par tout le monde. Taquilé est surtout connu pour son artisanat, de la plus haute qualité, non seulement au Pérou, mais aussi dans le monde. « Taquilé et son art textile » ont été inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco en 2008.
Jean-Jacques Crance était exceptionnellement autorisé par la communauté a porté le costume traditionnel ce qui réflètait le lien qu’il avait avec les habitants de cette île. Les portraits qu’il a réalisés traduisent l’intimité, la simplicité et la relation authentique qu’il avait avec les Taquileños. Le soleil est omniprésent sur l’ensemble des photos. Il illumine délicatement les visages, les scènes de la vie quotidienne. On le retrouve dans les regards, il vient souligner un bonheur simple, la générosité et la solidarité des habitants de cette île. Les Taquileños sont bien les fils du soleil, dignes héritiers des Incas.
Si aujourd’hui Jean-Jacques Crance n’est plus physiquement parmi nous, son âme est présente dans chacune de ses photos.
Rachel, l’auteur des poèmes qui accompagnent cette exposition décrit à merveille la quintessence de l’Art de la photo et en particulier l’œuvre du photographe.
Sylvie Lofficial la compagne de Jean-Jacques Crance et l’association Courantd’ERE nous a permis de découvrir en partie les photos de ce photographe parti trop tôt.