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Expo Oraison pour les enfants syriens
Exposition « Oraison pour les enfants syriens » à la chapelle Saint-Charles.
Fatimane, de son nom d’artiste, cherchait un endroit différent des salles d’exposition, un lieu brut, austère, pour présenter ses œuvres « Oraison pour les enfants syriens ». La chapelle Saint-Charles au cœur de l’ancien cimetière s’est tout naturellement imposée. Cette chapelle, délaissée depuis longtemps, a été construite par la famille Charbonnel en mémoire de leur fille, Caroline, disparue à l’âge de 10 ans. Ce cadre invite totalement au recueillement.
Fatimane est un artiste local, engagé, qui exprime ses convictions à travers sa peinture. Ses œuvres sont toujours abstraites, intrigantes et il faut un certain temps pour tout voir, pour tout analyser. Il y a trois ans, il avait présenté à l’espace culturel Carnot d’immenses toiles où étaient magnifiquement orchestrés des articles des droits de l’Homme en écriture arabe. Aujourd’hui, il avait envie de faire un geste pour son pays d’origine, la Syrie. Mais cette fois, il n’a pas choisi l’abstraction, il est revenu au figuratif, au réalisme pour nous mettre subitement en face de l’insoutenable, des visages d’enfants meurtris. Ces peintures sont criantes de désespoir, de peur, de douleur. La couleur dominante est un rouge sang. Des enfants, sans cheveux, nous laisse penser que c’est la mort qui les attend. Chaque trait de chaque visage est marqué par la souffrance. Ce sont des pleurs, des regards perdus, lointains, interrogateurs, anéantis. Fatimane nous interpelle devant la condition des enfants en Syrie qui vivent l’enfer depuis cinq ans, ce sont les premières victimes de cette guerre à l’origine civile. Aucun modèle d’enfant n’a été utilisé pour ces créations, toute cette souffrance représentée, qui nous frappe et nous bouleverse vient de l’âme de l’artiste.
Lors du vernissage de cette exposition, qui s’est tenue du 7 au 15 mai, des élèves de l’école de musique, les Milles et une notes, ont interprété « pour le rire d’un enfant », une œuvre de Bruno Giner.
Puis Leyla Rabih a lu des extraits du recueil de poèmes de l’auteur Maram Al Masri « elle va nue ma liberté ».
Discours de Christine Soldati, adjointe chargée de la Culture